Liban, le retour de Hariri, premier ministre pour la quatrième fois

Que tout change, car rien ne change vraiment. Il n’y a pas de pays au monde où l’idée du Gattoparto de Giuseppe Tomasi di Lampedusa résonne mieux qu’au Liban aujourd’hui : exactement un an après les manifestations qui ont conduit à sa démission, alors que la place lui avait demandé de quitter son poste, Saad Hariri est de retour en tant que Premier ministre. Le président Michel Aoun a confié au leader sunnite la tâche de former le nouvel exécutif, ce qui devrait être presque automatique, étant donné que Hariri lui-même répétait depuis des semaines qu’il n’accepterait le défi que s’il était sûr de le gagner : 65 des 120 députés l’ont assuré qu’ils lui apporteraient leur soutien.

Sa nomination marque une défaite très dure pour le mouvement de rue qui a secoué le pays il y a un an, appelant au renouvellement d’une classe politique corrompue qui a plongé le Liban dans la pire crise économique de son histoire. Hariri, qui est l’un des visages des dirigeants que la place aurait voulu chasser, revient à la tête d’une nation à genoux : son successeur, Hassan Diab, a démissionné après l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth et le cœur de la ville le 4 août dernier, faisant près de 200 morts et 6 000 blessés. Et avec une situation économique dramatique : le Liban a déclaré sa défaillance en mars, 50% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les stocks de médicaments sont destinés à s’épuiser d’ici quelques semaines.

Hariri n’a pas remporté les voix du mouvement Courant patriotique libre, le parti du président chrétien maronite Aoun, mais il a le soutien d’Amal, le parti du chiite Nabih Berri, le chef inamovible du Parlement. Et donc, implicitement, aussi celui des chiites du Hezbollah, qui ont parié sur lui comme étant le seul considéré capable d’attirer l’aide financière internationale dont le pays a désespérément besoin.

Hariri est le fils et l’héritier politique de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri tué lors du massacre de la Saint-Valentin à Beyrouth en 2005. Il en est à son quatrième poste de premier ministre.

Les dernières actus

Pour continuer

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici