Arrêt des inspections des sites nucléaires par l’ONU et reprise du programme d’enrichissement de l’uranium à 20 %, bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord signé en 2015, si les sanctions imposées par les États-Unis ne sont pas assouplies dans les deux mois. Ce sont les mesures prévues dans une loi votée par le parlement iranien, contrôlé par les conservateurs, en représailles au meurtre la semaine dernière du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh lors d’une attaque près de Téhéran que Téhéran attribue à Israël. Le président modéré Rouhani Hassan Rouhani a déclaré qu’il était contre la loi car elle était « nuisible à la diplomatie ».
La loi adoptée mardi et ratifiée hier par le Conseil des gardiens de la Constitution, organe qui vérifie la compatibilité des lois votées par le Parlement avec la doctrine islamique, donne aux signataires de l’accord nucléaire signé en 2015 deux mois pour assouplir les sanctions contre le secteur pétrolier et financier iranien imposées lorsque les Etats-Unis ont abandonné l’accord en 2018. Si aucune mesure n’est prise à l’expiration de l’ultimatum, Téhéran reviendra à l’enrichissement de l’uranium à 20 %, le niveau maximum atteint avant l’accord nucléaire de 2015, et empêchera les inspecteurs des Nations unies de visiter les installations de Natanz et de Fordow. L’enrichissement de l’uranium est essentiel pour la construction de l’arme atomique.
Le projet de loi semble être un message adressé à l’administration américaine dirigée par le président élu Joe Biden qui prendra ses fonctions en janvier. Dans une interview au New York Times, Biden a déclaré qu’il veut faire partie de l’accord négocié sous Barack Obama et révoqué par Donald Trump si Téhéran revient pour l’observer. « La dernière chose dont nous avons besoin dans cette partie du monde est le renforcement des capacités nucléaires. »
