Floride, États-Unis – La lune est sur le point d’être frappée par trois tonnes de débris spatiaux, un coup qui créera un cratère pouvant contenir plusieurs semi-remorques.
Les débris d’une fusée vont percuter la face cachée de la Lune à une vitesse de 80 000 km/h vendredi, loin de la vue des télescopes. Il pourrait s’écouler des semaines, voire des mois, avant que l’impact ne soit confirmé par l’imagerie satellitaire.
Les experts pensent que les débris flottent dans l’espace depuis que la Chine a lancé la fusée il y a près de dix ans. Bien que les autorités chinoises aient exprimé des doutes sur le fait que ce soit le leur.
Peu importe qui l’a lancé, les scientifiques estiment que l’objet fera un trou de 33 à 66 pieds de diamètre et soulèvera de la poussière lunaire qui pourrait parcourir des centaines de kilomètres sur la surface stérile du satellite.
SpaceX a d’abord été tenu pour responsable de ce qui deviendra un débris lunaire après que le traqueur d’astéroïdes Bill Gray a identifié la trajectoire de collision en janvier. Un mois plus tard, il corrigeait son observation et soulignait que l’objet « mystère » n’était pas l’étage supérieur d’une fusée Falcon de SpaceX provenant du lancement en 2015 d’un observatoire météorologique de la National Aeronautics and Space Administration (NASA).
Gray a noté qu’il s’agissait probablement du troisième étage d’une fusée chinoise qui a envoyé une capsule d’échantillons sur la Lune et en est revenue en 2014. Mais les officiels chinois affirment que la phase est retournée dans l’atmosphère terrestre et s’est consumée.
La Lune compte déjà d’innombrables cratères, dont le diamètre peut atteindre 1 600 miles. La Lune, qui n’a que peu ou pas d’atmosphère, est sans défense contre le barrage constant de météores et d’astéroïdes et parfois de vaisseaux spatiaux, dont certains se sont délibérément écrasés à des fins scientifiques. Sans temps, il n’y a pas d’érosion, donc les cratères d’impact sont permanents.
La Chine possède une sonde lunaire sur la face cachée de la Lune, mais elle sera trop éloignée pour détecter l’impact de vendredi, juste au nord de l’équateur. La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA sera également hors de portée. Il est peu probable que la sonde orbitale indienne Chandrayaan-2 passe au-dessus de la zone à ce moment-là.
L’objet mesure environ 12 mètres de long (40 pieds) et 3 mètres (10 pieds) de diamètre.
Il est difficile de suivre les débris des missions spéciales, explique Jonathan McDowell, du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian. La gravité de la lune peut modifier la trajectoire d’un objet lorsqu’il passe à proximité, ce qui ajoute à l’incertitude. Et il n’existe pas de base de données facilement accessible, à l’exception de celles que des experts comme lui et Gray ont bricolé.
« Nous sommes dans une ère où de nombreux pays et entreprises privées emmènent des objets dans l’espace lointain, il est donc temps de commencer à les suivre », a déclaré M. McDowell. « Pour l’instant, personne ne le fait, seulement quelques amateurs pendant leur temps libre ».
