Conservation des îles
Deux ans après le début d’un programme d’éradication des rongeurs sur deux îles des Galápagos, les conservateurs sont ravis de pouvoir enfin déclarer les terres exemptes de rats – et les drones, pour la première fois, ont contribué à ce grand succès.
Les actions menées au cours des deux dernières années sur les îles Seymour Norte et Mosquera vont maintenant permettre à la biodiversité indigène des écosystèmes insulaires de revenir à la normale.
Seymour Norte, par exemple, abrite l’une des plus grandes populations de magnifiques frégates (photo), dont les œufs et les bébés sont devenus la proie constante des deux espèces de rats qui se sont déchaînés depuis leur arrivée avec les navires dans les années 1800 et au début des années 1900.
En janvier 2019, les responsables du parc national des Galápagos, ainsi que le groupe à but non lucratif Island Conservation, ont travaillé avec des pilotes de drone d’Envicto Technologies dans le cadre d’un effort inédit visant à éliminer le rat noir et le rat norvégien des deux îles.
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Comment ils ont fait
Le drone était équipé d’un godet de dispersion et a suivi des transects guidés par GPS pour distribuer un « appât de conservation » fabriqué par Bell Laboratories sur toute l’île. Après la mise en œuvre initiale, l’appât a été placé dans des stations le long du littoral, afin de s’assurer qu’aucun rongeur ne réinvestisse l’île.
« Après deux ans d’attente, ce projet a donné les résultats escomptés, conformément au planning et selon les protocoles les plus élevés pour ces cas », a déclaré cette semaine Danny Rueda, directeur du parc national des Galápagos. « Les Galápagos, une fois de plus, sont une référence en termes de protection de cet écosystème d’importance mondiale. »
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À titre de mesure préventive à long terme, une barrière de biosécurité composée de 289 stations d’appât restera installée pour empêcher une nouvelle invasion de rongeurs en provenance de Santa Cruz ou de Baltra, tout en préservant la sécurité des touristes sur les sentiers.
Technologie avancée des drones
Les îles Seymour Norte et Mosquera ont été les premiers exemples d’utilisation d’un drone pour éradiquer les vertébrés envahissants d’une île, servant ainsi de preuve de concept, selon une étude de Island Conservation.
En 2021, des projets similaires sur trois groupes d’îles du Pacifique seront mis en œuvre à l’aide de drones – en particulier sur les petits îlots, où il n’est pas possible de mener un projet manuel, comme cela a été fait sur trois îlots de l’atoll de Tetiaroa où les appâts étaient dispersés par les humains.
Des drones seront bientôt utilisés sur l’île de Kamaka, dans la région sud-est de la Polynésie française, au profit d’oiseaux de mer en danger comme l’océanite cul-blanc, une espèce menacée.
Les espèces vertébrées envahissantes sont une cause majeure d’extinction sur les îles, contribuant à 86 % des extinctions enregistrées, mais les efforts pour les combattre – avec plus de 1 200 tentatives d’éradication de mammifères envahissants sur des îles du monde entier – ont montré un taux de réussite de 85 %.
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Débarrassés des rongeurs, les plantes et les animaux endémiques et indigènes de ces îles des Galápagos pourront remplir leurs rôles écologiques, garantissant l’éclosion des nids et la survie des oiseaux et des reptiles, notamment les iguanes terrestres des Galápagos, les fous à pieds bleus, les mouettes à queue fourchue (la seule mouette nocturne de la planète, et la vulnérable mouette de Lava, l’une des espèces de mouettes les plus rares sur Terre.
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