SWNS via le Field Museum de Chicago
Une nouvelle espèce minuscule de grenouille fouisseuse a été découverte après que des scientifiques aient pu la trouver grâce à son » bip » unique.
Identifiée par des biologistes en Amazonie, elle a un nez pointu ressemblant à celui d’un tapir et mesure moins d’un pouce (1-2 cm).
Les chercheurs ont appelé la nouvelle espèce brun foncé Synapturanus danta – danta étant le mot espagnol pour tapir – un mammifère aux traits de porc et à la trompe d’éléphant.
Alors que les habitants du Pérou connaissent cette minuscule grenouille fouisseuse grâce au son « bip-bip-bip » qu’elle émet sous terre, cette grenouille est restée insaisissable pour les biologistes.
Des guides locaux ont emmené les chercheurs dans des zones de tourbières – des zones humides tapissées de gazon riche en nutriments composé de matières végétales en décomposition – et ils ont cherché la nuit, lorsque les grenouilles sont les plus actives.
Après trois nuits de recherche, en attendant qu’un adulte sorte de la terre, les scientifiques ont décidé de creuser dans la zone de tourbière censée regorger des grenouilles qu’ils voulaient trouver.
Après environ 20 minutes de creusement avec leurs mains, la petite grenouille brune a été découverte et ils ont pu lui donner un nom scientifique officiel et une description.
SWNS via le Field Museum de Chicago
Un écosystème sain
Après analyse, les chercheurs affirment aujourd’hui que la présence des grenouilles pourrait être le signe de tourbières saines dans le bassin du Putumayo au Pérou, où la déforestation est très faible.
Le Dr Michelle Thompson, chercheuse et écologiste au Field Museum of Nature History, a déclaré : « Ces grenouilles sont vraiment difficiles à trouver, ce qui fait qu’elles sont peu étudiées.
« C’est un exemple de la diversité cachée de l’Amazonie, et il est important de la documenter pour comprendre l’importance des fonctions de l’écosystème.
« Il ressemble à la caricature d’un tapir, parce qu’il a un gros corps flou avec cette toute petite tête pointue. »
« Les grenouilles sont minuscules, de la taille d’une pièce de 25 cents, elles sont brunes, elles sont sous terre, et elles sont rapides.
« Vous savez que ces petites grenouilles sont quelque part sous terre, mais vous ne les voyez pas sautiller.
« On pouvait les entendre sous terre, faisant bip-bip-bip, et on s’arrêtait, on éteignait nos lumières, et on creusait autour, et puis on écoutait à nouveau.
« Après quelques heures, l’un d’entre eux est sorti de son petit terrier, et nous avons crié, ‘Que quelqu’un l’attrape’. »
Le Dr Germán Chávez, chercheur à l’Institut d’herpétologie du Pérou, a déclaré : « Les grenouilles de ce genre sont répandues dans toute l’Amazonie, mais comme elles vivent sous terre et ne peuvent pas aller très loin en creusant, les aires de répartition de chaque espèce sont assez petites.
« Comme nous avons trouvé cette nouvelle espèce dans la tourbière amazonienne, il ne serait pas étrange qu’elle soit limitée à cet environnement.
« La forme de son corps et son aspect général semblent être adaptés au sol mou de la tourbière, plutôt que la forme robuste et plus large des espèces d’autres environnements.
« Nos analyses génétiques montrent que cette nouvelle espèce appartient à un groupe qui a évolué dans l’ouest de l’Amazonie, où l’influence de paysages préhistoriques comme le lac Pebas pourrait avoir créé différentes zones humides, à l’origine de la diversité que nous observons aujourd’hui chez les Synapturanus ».
« Outre le rôle important de cette nouvelle espèce dans la chaîne alimentaire de son habitat, nous pensons qu’elle pourrait être un indicateur de tourbières saines.
« Nous devons d’abord confirmer si elle est limitée à cet habitat, mais les adaptations de son corps semblent aller dans ce sens.
« Par exemple, si l’habitat est trop sec, le sol deviendrait trop dur pour qu’une grenouille non robuste comme celle-ci puisse creuser.
« Cela laisserait à notre grenouille beaucoup moins de chances de trouver un abri et finalement, elle serait chassée par un prédateur plus gros.
« Je pense donc que les possibilités que cette grenouille soit un spécialiste des zones humides sont élevées, mais il faut encore aller plus loin dans cette recherche pour le confirmer. »
L’étude a été publiée dans Evolutionary Systematics.
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