Cadeau de Noël pour le vaccin américain : « 40% de doses en plus

New York – La première chute de neige hivernale sur la côte Est a ralenti la distribution de vaccins, mais seulement temporairement. Des nouvelles positives prévalent sur ce front. Tout d’abord, ils viennent de Big Pharma. Pfizer a « abondé », il y a plus de vaccins que prévu. C’est le premier cadeau de Noël, bien qu’involontaire, que la multinationale pharmaceutique fait aux Américains. Les inoculations du vaccin Pfizer, approuvé il y a une semaine par la Food and Drugs Administration (Fda), ont débuté lundi aux États-Unis. Les médecins et le personnel de santé sont les premiers à la recevoir, suivis par les personnes âgées dans les maisons de retraite. Le premier quota de doses, selon le contrat entre Pfizer et le gouvernement fédéral, prévoit la distribution de trois millions de doses. Mais il s’avère que ce n’est pas tout. Peut-être même jusqu’à 40 % de plus. Certains pharmaciens chargés de la distribution auraient fait cette découverte sur la « générosité » de Pfizer.

La logistique américaine implique en effet dans l’inoculation de masse les chaînes de pharmacies (« drugstore ») telles que Cvs, Walgreens, Duane Reade. Les distributeurs finaux ont réalisé qu’un flacon contenait plus que la quantité de cinq doses revendiquée par Pfizer. En utilisant la totalité du contenu de chaque flacon, on peut ajouter jusqu’à six ou sept doses, soit une augmentation pouvant atteindre 40 %. Les pharmaciens ont dû demander l’autorisation de la Fda pour éviter que la pratique de « gratter le fond » ne soit considérée comme illégale ou dangereuse.

Après vérification par l’autorité, le feu vert est arrivé : les flacons peuvent être vidés jusqu’à la dernière goutte, atteignant ainsi des quantités de vaccins plus importantes que prévu. Pendant ce temps, le gouvernement de Washington négocie également de nouveaux contrats pour augmenter l’offre de Pfizer. En outre, d’ici ce week-end devrait arriver l’autorisation définitive de la FDA pour le deuxième vaccin, celui de Modern, qui permettra d’activer un canal d’immunisation parallèle, et bien sûr de multiplier les quantités disponibles.

L’opération Vaccination, encore à ses débuts, prend une couleur bipartite. L’adjoint de Donald Trump, Mike Pence, sera le premier dirigeant politique à se faire vacciner aujourd’hui à la Maison Blanche devant les caméras ; il suivra Joe Biden en début de semaine prochaine. Alors que les sondages indiquent qu’un Américain sur cinq se méfie du vaccin, la campagne visant à les convaincre commence. M. Trump se rend également sur le terrain en lançant un appel à tous pour qu’ils se fassent vacciner quand ce sera leur tour. L’intervention du président sortant sert à rappeler que tout n’a pas dérapé sous son administration, en ce qui concerne la lutte contre la pandémie : l’opération Warp Speed, lancée de nombreux mois avant la mise à disposition des vaccins, a permis de tirer parti du savoir-faire du Pentagone, des grands logisticiens (expéditeurs UPS et Fedex), du capitalisme sanitaire privé et des gouverneurs des États.

Mais le plus important cadeau de Noël est attendu d’une heure à l’autre au Congrès à Washington. Il s’agit de la manœuvre de dépenses gouvernementales de 900 milliards de dollars, également bipartisane, sur laquelle un accord est maintenant imminent. Il permettra d’accorder des chèques ou des virements individuels de 600 dollars, d’étendre les prestations de chômage et d’aider les petites entreprises. Il est plus urgent que jamais après les dernières données sur l’emploi aux États-Unis, 935 000 demandes d’allocations de chômage ont été déposées au cours de la semaine dernière. Cela confirme que la reprise américaine se ralentit. Et la situation du marché du travail est pire qu’elle ne l’était lors de la récession de 2008-2009.

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